Bon, on va pas se mentir, cette année n'a pas été très productive au niveau des articles. La faute au temps, à la motivation aussi. Pourtant, si je ne fais pas partie de ceux qui ont de quoi établir un classement de 50 albums à garder, il y a de quoi lister ici une liste d'albums qui m'ont accompagné cette année. Et même si on n'a toujours pas le droit de mettre Turn On The Bright Lights.
A propos de ces classements, j'ai lu quelque chose qui me parait important : ces tops doivent être le reflet de l'année, de notre année, et proposer des albums qu'on serait sans doute heureux d'écouter dans quelques temps. En gros, oublier de lister pour lister, et s'affranchir des albums qu'il fait bon écouter.
Alors, forcément, cette année 2012 aura été bercée par les acteurs habituels, ceux qui reviennent d'année en année. Je me suis longtemps demandé si un tel top avait réellement un intêret, mais à la relecture de ceux des années précédentes, c'est un vrai cliché de l'année écoulée. Et tant pis pour le caractère assumé du fanboy qui tourne autour du même axe depuis des années.
C'est pourtant pas faute d'avoir essayé. En établissant ce top, j'ai peiné à trouver 10 albums que je retiendrai. Mais j'ai pu constater que j'en ai écouté bien plus que ça. 2012 a été l'occasion de perdre définitivement
The Killers dont l'écoute du dernier album a été une vraie punition. Mon statut de fanboy est écorné par la fin précipité de mon écoute du dernier
Pet Shop Boys. Y a quand même un moment où faut pas déconner.
Cette année encore, et malgré plusieurs tentatives, pas moyen de s'enthousiasmer pour des noms qui reviennent si souvent (
Alt-J,
Django Django,
Beach House...). Il fallait bien que ça se voit que j'ai été élevé à Goldman & Compagnie. Alors, pour ce top, on prend les mêmes et on recommence.
Oui alors bon le classement
10
Mark Lanegan Band
Blues Funeral
Invité de dernière minute,
Mark Lanegan et sa bande avaient pourtant posé quelques banderilles lors de
Rock En Seine. Mais planqué derrière les arbres d'une scène coincée entre deux stands de frites, le seul souvenir de lui était alors celui d'une silhouette vue depuis les poubelles. Il aura donc fallu attendre cette fin d'année pour découvrir enfin la voix suavement rauque de
Mark Lanegan et son
Blues Funeral au titre particulièrement bien trouvé. Les titres sont graves sans être lourds, alternant les envolées (
Quiver Syndrome qui rappele que les QOTSA ne sont jamais bien loin) et les morceaux plus lancinants (
Grey Goes Black,
Tiny Grain Of Truth), et coulent sans difficulté.
Vraie claque en live,
Skip The Use avait l'occassion de confirmer en studio toute l'énérgie du groupe. La mission est plutôt réussie avec
Can Be Late, condensé de titres énergiques et qui tiennent vraiment la route. Le groupe réussit à y garder son identité, se permettant même de broder autour de leurs compositions, à l'image du single phare
Ghost et de sa chorale.
Antislavery,
Mirror (dont j'ai déjà
parlé ici),
Bastard Song sont autant de titres sautillants qui donnent envie de taper du pied (même si faire les deux en même temps s'avère compliqué). Bref, un album qui réussit sa mission de livreur de bonne humeur, sans compter qu'il est flanqué d'une session live de 8 titres. On ne se refait pas.
8
The Maccabees
Given To The Wild
Bien difficile de livrer un avis sur ce troisième opus des
Maccabees. C'est qu'il est tellement loin du si excellent
Wall Of Arms qu'on serait tenté d'être déçu. En s'y penchant un peu plus, on décrouvre que
Given To The Wild amène un vent de légerté au son des Anglais. La surprise, c'est que ça n'est pas totalement inadapté. Des morceaux comme
Unknow,
Forever I'Ve Known ou
Feel To Follow finissent de nous convaincre. On se retrouve même à se demander ce que le single
Pelican vient faire ici avec son rythme... à l'ancienne. Parce que les
Maccabees se sont ici renouvelés, et même si, c'est vrai, certains titres jouent un peu trop la carte de la légerté, l'ensemble est plus qu'agréable et a le mérite de nous inviter ailleurs.
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La chronique de Given To The Wild
7
The Mars Volta
Noctourniquet
Mon histoire avec
The Mars Volta est un peu compliquée. C'est que le groupe n'est pas celui qui est le plus facile d'accès, et si
Frances The Mute est un de mes disques préférés, je n'ai jamais réussi à m'accrocher aux autres. Avec
Noctourniquet, le groupe fait un gros effort en alignant quelques titres aux allures bien plus conventionnelles. Les effets y sont légion (on s'y perd même un peu), mais
The Mars Volta réussit quand même à placer un nombre impressionnant de titres efficaces. On imagine facilement que
Noctourniquet aura du mal à convaincre les habitués des pièces plus conceptuelles, mais il serait dommage de se priver de morceaux aussi efficaces qu'
Aegis,
The Malkin Jewel (
à lire aussi ici) ou
Zed And Two Naughts. Et pour tous les éclats de voix que cet album a sussité dans la voiture, il mérite bien sa place.
6
Yann Destal
Let Me Be Mine
Presque dix ans se sont écoulés depuis
The Great Blue Scar, génial OVNI musical de
Yann Destal. L'ancien membre de Modjo a pris son temps pour nous offrir
Let Me Be Mine où, encore une fois, il parcourt toute la palette que lui autorise sa superbe voix. Les compositions ne sont pas en reste, parfois épurées (
Need You So,
Rise And Fall), mais arrivent presque toujours à emballer la machine pour nous embarquer complètement (les sept minutes épiques de
Walk With Me, le duo popesque
Like Heaven /
Life It Goes On). Sans compter que certains titres, empreints d'une sorte de marque de fabrique à base de climax et de choeurs, font mouche (
Stay By Me,
You Know Me). Bon, ce type est définitivement doué.
Je ne sais pas ce qui m'a poussé à écouter l'album de
Calexico. Voilà un groupe qui existe depuis longtemps et auquel je n'avais jamais prêté attention... C'est dire que je n'étais pas influencé par leurs précédents albums avant d'écouter
Algiers. Ce disque est un ensemble de titres de velours articulés autour de la guitare, mais qui s'autorise toutes les fantaisies (de la trompette mec !).
Calexico livre un flot de titres rythmés et aussi bien emballés qu'emballants (
Para,
Sinner In The Sea,
Epic), arrivant même à éviter les fautes de goûts dans ses balades folk (
Fortune Teller, la magnifique
Better And Better). Et encore, c'est oublier que le disque offre une version live renversante.
Les premiers échos de ce premier album du leader d'
Interpol sous son vrai nom, le second en solo après
Julian Planti Is... Skyscraper, n'étaient pas pour me rassurer. Les premières écoutes non plus, à vrai dire. Problème : avec
Paul Banks, on se sent comme chez soi. Pas besoin de me forcer pour y trouver de quoi apprécier, écouter et réecouter cet album.
Paulo livre ici une copie qui est loin d'être parfaite, mais qui a le mérite de sembler sincère. On y trouve des morceaux à tendances acoustiques, pas vraiment de grands moments (le single
Young Again peine à se démarquer, et c'est un peu ça qui pioche, mais on s'y fait), mais des petites choses rendent ce disque attachant avec son goût de
reviens-y. Et puis
Paulo, c'est toujours cette voix improbable, quasiment autant que la punchline de l'année :
"You're sweet like a peach on the beaches".
Get Out.
3
The Raveonnettes
Observator
La découverte des
Raveonnettes s'est faite à l'ancienne. C'est-à-dire à la radio.
Ringaaaaard. Une écoute du single
Observations et de ses distorsions a suffi à me donner l'envie d'écouter cet album. Et là, c'est un ensemble de titres faussement noise-pop, mais complètement envoûtants qui arrivent en pleine figure. Un album, comme un voyage d'à peine une demi-heure où les voix de Sharin Foo et Sune Rose Wagner soufflent le chaud et le froid dans une reverb soutenable, et où chaque piste à son charme. Un album où des titres comme
Young And Cold ou
You Hit Me ne laissent pas insensibles.
Pour moi,
Grizzly Bear était à ranger parmi cette flanquée d'artistes faits pour ceux qui SAVENT la musique. Je connaissais leur titre
Two Weeks, mais j'étais complètement hermétique à leurs albums. Et puis est venu le titre
Sleeping Ute, et là, la claque. Ces gars-là et moi nous sommes enfin rencontrés. A l'écoute de
Shields, dont au passage je souligne la qualité de l'artwork (ça compte), je découvrais que
Grizzly Bear avait enfin fait des chansons qui me touchent. Et même si je déplore un vague moment creux central, les autres titres sont tellement forts qu'ils le pardonnent.
Half-Gate,
Yet Again,
Sun In Your Eyes, ce sont autant de titres parfaits. Après ça, on se dit que ce sont eux qui savent la musique.
J'étais le premier à imaginer ne jamais les revoir aussi beaux. Et il est facile de trouver des défauts à ce
Four. Pourtant, ce n'est pas qu'avec les oreilles de l'amour que ce quatrième album des Anglais vient aussi haut dans mon estime. Les deux premiers extraits,
Day Four et
Octopus, m'avaient laissé imaginer un album en dedans, un retour aux fondamentaux mais dénué d'envie et de panache. Mais c'est en retournant à ces fondamentaux et en y associant une bonne dose d'énergie que
Bloc Party signe un album aux allures adolescentes. Les guitares sont de sortie (
Kettling,
We Are Not Good People), on dirait que le groupe découvre le rock et veut en faire autant, sautant à pieds joints dans les flaques. Et ça serait bien vite résumer cet album qui regorge de titres plus fins, comme
The Healing ou
Real Talk. Si on ne doutait pas de la capacité de
Bloc Party à sortir des bons titres, voilà qu'ils montrent qu'ils savent encore rebondir.
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La chronique de Four
Musique Didjé
Rien de mieux qu'une playlist pour illustrer cette année. Au programme, des extraits de chacun des 10 albums du classement, mais aussi des surprises... Par bonté, je vous y ai mis un titre du très dispensable quatrième album de
Maxïmo Park, mais j'ai pas été jusqu'à ajouter un titre des
Killers, je ne suis pas aussi méchant.
Et si le
2nd Law de
Muse ne m'a pas marqué plus que ça, il aura eu le mérite plutôt inattendu de supplanter tout le monde au petit jeu de la chanson de l'année : son
Panic Station est si surprenant que je l'adore.
En attendant de retrouver le player GrooveShark, la playlist est disponible ici :
Clique moi pour m'écouter sur Spotify !
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Muse - Panic Station
Mark Lanegan Band - Gray Goes Black
You Know Me - Yann Destal
Kettling - Bloc Party
Half Gate - Grizzly Bear
The Maccabees - Feel To Follow
Skip The Use - PIL
Calexico - Sinner In The Sea
The Mars Volta - The Malkin Jewel
The Raveonettes - You Hit Me (I'm Down)
Paul Banks - Paid For That
Maxïmo Park - Write This Down
Dry The River - New Ceremony
+ 2 surprises si tu passes par Spotify !
Côté concert
Côté concert, évidemment la liste est trop courte pour se lancer dans un classement. Ou plutôt si : le concert d'Around The Sofa et des Poètes Infanticides ne laisse aucune chance aux autres.