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Chroniques d'albums

Interpol - 2002 - Turn On The Bright Lights

TRACKLIST
1. Untitled / 2. Obstacle 1 / 3. NYC / 4. PDA / 5. Say Hello To The Angels / 6. Hands Away / 7. Obstacle 2 / 8. Stella Was A Driver And She Was Always Down / 9. Roland / 10. The New / 11. Leif Erikson /
Il était temps de réparer une grande injustice du NazeJournal ; jamais encore je n'avais chroniqué ce qui est l'un de mes albums préférés, voire mon préféré, Turn On The Bright Lights d'Interpol. L'importance qu'on apporte à un album a toujours une grande part de subjectif, pour ce qu'on construit autour, les images qu'on s'en crée et ce dont il aura été ou sera la bande-son. Néanmoins, il est impératif que cette bande-son soit de qualité, et cet album, le premier du quatuor New-Yorkais Interpol, l'est sans aucun doute.
Créé en 1998 par Daniel Kessler et Greg Drudy, batteur qui quittera très vite le groupe, Interpol attendra 4 ans et plusieurs démos pour sortir le 20 août 2002 Turn On The Bright Lights (TOTBL) dans sa formation classique : Paul Banks au chant, Daniel Kessler à la guitare, Carlos Dengler à la basse et Sam Fogarino à la batterie. Dès ce premier effort, Interpol va réussir à se donner un style qui les cataloguera dans la cold-wave, si bien que nombreux seront ceux qui les feront descendants direct de Joy Division. Pourtant, on découvre ici un groupe qui a déjà ses propres repères, et si le son est sombre, il est également si particulier qu'il en dégage une atmosphère unique.

A vrai dire, TOTBL est un concentré de noirceur, de mélancolie, mais avec ce sentiment de densité toujours présent, tout au long de l'album. Le jeu de basse est omniprésent, et donne une consistance aux morceaux portés par la profondeur de la voix de Banks. On n'a aucune peine à se placer dans l'univers noir et rouge de l'artwork, dans une sorte de cocon noir mais bizarrement rassurant.

L'entrée "Untitled" est un condensé de tout ça, avec une ouverture sur un duo de guitares lancinantes avant le soutien de la basse, la batterie lourde, puis la voix presque nasillarde de Banks, sans pour autant être dérangeante, jouant justement sur le timbre de cette voix si particulière pour faire monter cette chanson, sans jamais en modifier le thème. "Obstacle 1" confirme cette atmosphère noire, si bien que même lorsque les chansons se font plus rapides ("Roland") ou simplement plus enlevées ("PDA"), on ne décolle jamais vraiment de cet univers. La voix de Banks y est impeccable, et sans qu'elle paraisse exceptionnelle, elle joue à la perfection les émotions. Les refrains deviennent des sursauts, des barouds d'honneur, comme s'il y jetait ses dernières forces.


On a alors envie de jouer le jeu, de se laisser prendre par l'ambiance, et de penser que certaines phrases ont une signification évidente ("The subway she is a porno / And the pavements, they are a mess" dans "NYC", "I feel like love is in the kitchen with a culinary eye / I think he's making something special /And I'm smart enough to try" dans "Obstacle 2"). "NYC" semble un hommage posé à leur ville, tandis que le final prête ses paroles à l'album : "It's up to me now, turn on the bright lights".

L'omniprésence de la basse et des thèmes plutôt graves joués par la guitare rendent tous les titres lourds, et bizarrement, "Hands Away" est à la fois la chanson la plus calme et la plus légère, où Paul Banks en profite pour susurrer des paroles improbables : "Will you put my hands away ? / Will you be my man ? / Serve it up, don't wait / Let's see about this ham" (à tel point que je me suis toujours interrogé sur la véracité de ces paroles). Les presque-sept minutes d'un "Stella Was A Diver And She Was Always Down" où Banks martèle ses "Stella I love You" sans rien avoir d'une midinette, semble entrer dans les méandres du cerveau d'un mec qui se perd totalement, à en devenir impuissant (et pas qu'au figuré : "Well, she was my catatonic sex toy, love-joy diver" [1])

Il ne faut pas croire pour autant que l'album est un bourbier nonchalant : les titres comme "PDA", "Obstacle 1", "Roland", "Obstacle 2" ou "Say Hello To The Angels" ont des rythmes enlevés, mais toujours teintés de noirceur à coups de riffs de guitares ou à la force de la voix de Banks, portés par des textes qui ne sont pas que le fruit d'une imagination un peu trop débordante : "If you can fix me up, girl, we'll go a long way" ("Obstacle 2"), "Each night, I bury my love around you / You're linked to my innocence" ("Say Hello To The Angels")... Et pour ceux qui douteraient de me voir encore fondre devant un énième groupe anglais, qui est par-dessus tout américain (même si Banks et Kessler sont effectivement Anglais de naissance), aucun synthé ne vient se mêler à tout ça ; pas même la trace un prout numérique.

Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'associe toujours les deux chansons finales, qui semblent tout autant mélancoliques mais qui apportent comme un côté positif à tout ça, dans l'utopie sans doute, mais histoire de dire qu'on peut toujours y croire un peu. "The New", tout d'abord, et son terrible final instrumental poussé par les "You're looking all right tonight / I think we should go" lancés par Banks commence avec un brin de ce qui peut être considéré comme une explication plus que plausible à l'ambiance de l'album :
"I wish I could live free
I hope it's not beyond me
Settling down, it takes time
One day we'll live together
And life will be better
I have it here, yeah, in my mind
Baby, you know someday you'll slow
And baby, my heart's been breaking"

Et croyez-moi, on est loin de s'imaginer que ces paroles puissent alors être tirés d'une chanson pour adolescentes à bouton. Pour clôturer l'album, "Leif Erikson", du nom d'un explorateur Islandais qui n'a pas d'autre lien direct avec cette chanson, bien que je ne doute pas qu'il y en ait un caché, joue justement sur une multitude d'images : "It's like learning a new language / Helps me catch up on my mime", "She says it helps with the lights out / Her rabid glow is like braille to the night", et ce qui est sans doute mon passage préféré de tout le monde entier de la Terre, "She feels that my sentimental side should be held with kid gloves / But she doesn't know that I left my urge in the icebox". Histoire de donner une dernière couche de brouillard à tout ça.

Au final, cet album remue tant il est profond et fort ; il est d'ailleurs conseillé et approuvé pour toutes les dépressions ou mauvais moments, et, selon la sensibilité du moment, saura vous enfoncer ou vous porter. Musicalement parlant, la force de cet album réside aussi dans la possibilité de mettre en place un son plutôt inhabituel, profond, sans pour autant en faire des caisses ni se laisser aller à des schémas pop faciles qui arriveraient directement sur la table des radios robinets à tubes.

Avant d'en faire un de mes albums préférés, TOTBL m'a d'abord séduit par sa consistance et sa noirceur, et surtout par l'émotion qui s'en dégage. Il faut évidemment être abonné à ces teintes, avoir un goût prononcé pour la mélancolie, mais aussi savoir y piocher certaines choses. D'ailleurs, c'est un des rares albums dont je ne me suis jamais lassé, que j'ai écouté quelque soit mon humeur, et, autant vous dire, il y a eu une multitude de tests.

Clips

  Obstacle 1 en live (parce que les clips d'Interpol, non)


  PDA (une vidéo naze et surtout sans la fin de la chanson, c'est moche)


  NYC (genre je teste le NightShot)

Notes du bas de la page (ou un peu avant)
[1] Alors pour la catatonie, je vous renvois à cette page, qui vous montrera que c'est le point de rencontre entre "le négativisme", "la passivité" et "la perte de l'initiative motrice", bref un programme très réjouissant.
Écrit par mbfcs2 | Publié le 15 août 2008
image qui provient de je sais pas où.


Commentaires battus
Posté par MiTcX, le 17.08.2008 à 19:33 [#1]
11 tracks ! mais ils sont aux 35h ? sinon ouais, c'est pas mal..pour des flics..
Posté par mbfcs2, le 17.08.2008 à 20:41 [#2]
11 titres pour un album, ça va quand même. Surtout par rapport à ceux qui en font 14 ou 15 en balançant des titres juste pour meubler.
Et puis pour un nom de flic, c'est toujours mieux que Gendarmerie Nationale, non ?
Posté par Colinternet, le 23.08.2008 à 18:06 [#3]
11 titres excellents, qui s'enchainent avec cohérence, perso, je signe tout de suite pour que ce soit le cas sur tout les albums que j'achète!!!

De plus c'est vrai que de nos jours, sur les différents albums de Rock Indé qui paraissent, c'est dans la moyenne.

Et merci pour cette sympathique chronique mbfcs2, c'est juste mon groupe préféré et c'est la chanson "Obstacle 1" qui m'a donné envie, à l'époque, de m'ouvrir d'avantage vers ce style musical. Et après t'avoir lu c'est que je l'ai encore une fois écouté avec bonheur!
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