C'est dans la salle du Grand Mix, à Tourcoing, que les Anglais de White Lies donnaient le coup d'envoi du pan continental de leur tournée Européenne, à l'occasion de la sortie de leur deuxième album, Ritual. Une salle qui affichait complet, grâce notamment au fort contingent de Belges chez qui le groupe semble avoir une renommée largement plus importante que dans l'hexagone : Ritual a atteint le 4e rang des ventes côté Flamand, 27e côté Wallon, alors qu'il n'a pointé son nez qu'en 123e place en France.
Mais la scène, elle, est ce soir exclusivement anglo-saxonne.
Transfer, groupe venu de San Diego, ouvre le bal. C'est plutôt agréable, le chanteur, outre avoir le double d'un gabarit humain normal (on pourra le constater en le croisant dans la salle un peu plus tard), s'amuse avec ses micros, mais peine quand même à se faire entendre parmi les envolées de guitares. La musique, clairement typée rock tiède US, offre bien des passages sympas, mais il en faut un peu plus pour enflammer le public, encore massé au bar à ce moment là... Il y a un peu plus de monde pour
Crocodiles, un second groupe un peu plus énervé, centralisé sur un chanteur tellement remuant qu'on se demande s'il n'a pas des puces dans son blouson. Entre deux
"Wahouuuuu" et deux riffs de guitares acérés, on distingue quelques mélodies, mais le groupe donne plus dans l'énergie. Pourtant, ça ne suffit pas pour emballer leur set, leurs morceaux semblant assez répétitifs. Les trois copains Belges derrière moi ne s'y trompent pas lorsque l'un deux avoue avoir commencé à s'endormir...
Les
White Lies font alors leur entrée sur scène dans une grande ambiance, comme si venaient d'apparaitre les nouveaux messies de la scène indé-rock. Leur show, malgré seulement deux albums, est parfaitement orchestré. L'alternance entre
To Lose My Life (
lire la chronique) et
Ritual est très bien équilibrée : les nouveautés sonnent comme des relais aux hymnes que semblent être devenus les quelques singles du groupe, auquel on ajoutera le futur single
Strangers. Il faut reconnaitre que les titres joués par
White Lies le sont avec brio : la voix d'Harry McVeigh est juste et apporte une intensité non négligeable aux compositions du groupe. En live, on prend même plaisir à voir laissé de côté l'atmosphère ridiculement funèbre des titres (rappelons que ces garçons ont pour tubes
Death ou
To Lose My Life...) pour profiter au maximum des refrains fédérateurs scandés par la foule, qu'on doit admettre connaisseuse. D'ailleurs, même si McVeigh installe sa voix plutôt grave, on peine à leur trouver le côté sombre qu'on aime leur coller : l'ensemble met plus en avant les relants snyth-pop du groupe. La montée inarrêtable de
Farwell To The Fairground, les
"Let's Grow Old Together / And die the same time" de
To Lose My Life ou le dernier titre
Bigger Than Us sont autant de moments emballants et à vrai dire vraiment convaincants.
En s'appuyant sur les titres déjà bien ancrés parmi les fans ayant répondu présent, les
White Lies peuvent alors aisément intégrer les titres de leur nouvel album, même s'ils souffrent parfois d'une certaine répétition ou d'un manque de folie. Peu importe, leur présence sur scène (le trio y est complété de deux autres musiciens) fait le reste - n'oublions pas qu'ils ont déjà assuré les premières parties de groupes comme Coldplay ou Muse -, et difficile de ne pas se laisser emporter. Une bonne impression que l'on pourra confirmer lors de leur passage au Main Square, cet été, au bout de cette tournée Européenne qui les aura alors vu passer par Toulouse, Rennes, Bordeaux et Paris.
A Place To Hide
Holy Ghost
To Lose My Life
Strangers
E.S.T.
Peace & Quiet
Streetlights
Farewell To The Fairground
Is Love
Bad Love
Death
Unfinished Business
The Power & The Glory
Bigger Than Us