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Le Grenier du NazeJournal

Le voyage en TGV
L'ouvrage de survie indispensable - Dossier : le guide du train

Voilà maintenant plusieurs années que je prends le train plusieurs fois par semaine. Et les usagers réguliers ne me feront pas mentir, c'est un univers spécial [1]. C'est un autre monde, une autre ambiance. C'est presque une faille spatio-temporelle où on se retrouve déconnecté du monde réel, et la simple tranche de jambon coûte tout de suite 5 euro.

Alors dans mon temps perdu, et puisque ça faisait longtemps que je voulais m'attaquer à ce sujet sans avoir trop d'idée sur comment l'aborder, je me suis décidé pour un fourre-tout, c'est encore le plus simple. Bienvenue à bord.


Le guide du train
+ Prendre son billet
+ Voyager en TGV



Sur le quai
Avant de monter dans le train, il s'agit de l'attendre. Ou plutôt de le prendre, dans le cas où vous auriez décidé d'arriver en retard. Etant un gros riche de merde, je n'emprunte que le TGV. Avec les réservations, on connait donc la voiture (et non pas le wagon, attention c'est technique) dans laquelle on va s'installer. La SNCF a donc mis en place un système de repère en face desquels les voitures vont venir se positionner. Bon, là, je pose le décor même si ça paraît évident. Ce qui l'est moins, ce sont les conseils des agents sur le quai. Il m'est arrivé plus d'une fois d'avoir ce genre de conversation :
"Bonjour, vous êtes voiture combien ?
- 18, je suis repère F.
- Placez vous plutôt repère E"
Il y a donc toute une stratégie de placement à connaître. Et attention, il est interdit de stationner derrière la ligne jaune, et impossible également de courir. Il s'agit donc finement de se placer entre deux repères, de préférence un peu avant le vôtre. En effet, la plupart des gens pensent que la voiture va s'arrêter exactement devant le panneau du repère, mais non, uh uh, ça marche pas comme ça hein. Du coup, avec un peu de finesse, on peut venir se placer devant la porte de son wagon comme il faut. Une bonne astuce (merde je donne mes trucs) est aussi de jeter un coup d'oeil à l'intérieur du train pour éventuellement rentrer par une autre voiture si la place qu'on vous a reservée est à l'autre bout de votre voiture par rapport à l'entrée. Ca évite les coups de latte dans les coudes des passagers déjà assis et qui n'attendent qu'une seule chose : qu'on leur tape dans le coude pour vous regarder avec cet air de "toi tu m'as touché le coude tu pourrais t'excuser (connard)". En plus ça permet d'avoir souvent de la place pour ses bagages (sachant que je voyage avec du plâtre).

Enfin il arrive, mais c'est bien plus rare, d'avoir une voiture de première avec un billet de seconde, mais pour cela il faut que la SNCF se trompe. Malheureusement c'est plus sur les horaires (moi je balance).

Notons quand même la facheuse tendance des annonces qui souhaitent la bienvenue à la gare aux voyageurs qui ne sont pas encore descendus. C'est quasiment systematique. C'est-à-dire que s'ils avaient réglé l'annonce sur l'horaire prévue, forcément...

On s'installe
Après avoir attendu que 140 personnes soient sorties du train dont la moitié pour fumer, c'est le moment de rentrer. Donc là, on s'arrange avec la mamie qui veut monter sa cantine et le jeune à frange qui veut passer devant tout le monde. C'est le moment de trouver sa place, évidemment à l'autre bout de la voiture (sauf si vous avez appliqué mes magnifiques conseils). Voici donc un rapide classement des différentes places possibles :

La place en carré : ce sont les places où il faut prier pour avoir de bons voisins, voire pas du tout. D'un côté, on a plus de place, et en arnaquant tout le monde, on peut tranquillement s'affaler sur la planche centrale. Mais la plupart du temps, c'est un terrible combat de genoux, de chevilles et de pieds qui s'engage avec ce qui sera finalement votre adversaire du voyage. Prenez soin de vous imposer dès le début de la rencontre. N'hésitez pas à user des sourires narquois. Les places en carré sont aussi propices aux regards de travers, genre "tu lis quoi toi". Mieux vaut installer une bonne relation avec ses camarades de carré. Et puis, selon votre position, vous avez soit une vue imprenable sur l'ensemble de la voiture ce qui vous occupera pas mal de temps, soit une vue sur les bagages, toujours sympa pour les angoissés. Pour passer le temps, prenez ça comme un jeu : le carré est le Loft, vous devez gagner en restant le plus longtemps possible et faire craquer vos adversaires (chantonnez, téléphonez, lisez Entrevue, tout est permis).

La place en duo : c'est la place classique, assis à côté de quelqu'un, par banquette de deux. Là, veillez bien à choisir votre place : couloir ou fenêtre. Tout dépend de votre voisin, s'il est de nature à beaucoup téléphoner / uriner / danser la lambada / se sentir mal en train. Une place fenêtre peut être un mauvais choix si votre voisin possède un ordinateur portable, pour sortir c'est pas évident. Attention aux rhumes au-dessus des fenêtres, c'est super traitre.

La place en strapontin : pour les retardataires, il reste entre les voitures des places dites "strapontins" ou encore "places de merde". Le jeu est de deviner de quel côté les portes vont s'ouvrir, pour éviter de se lever. Enfin ça sert à rien, de toutes façons on tombe vite, et on est mal assis. Au pire, prenez ça comme un jeu, restez debout et considerez vous dans un brekdanzbus.

La place en bout de train : un peu comme le chef de maison, vous êtes dans le compartiment de fin de rame. Au bout du bout. Parmi les 6 places au bout de la voiture de tête, dans une voiture de première classe mais en seconde. Un vis-à-vis, ou plutôt un trois contre trois, assis face-à-face, avec des terribles jeux de miroirs. Une expérience.


Où placer ses bagages
En voilà une question qui est bonne. Dans les TGV, il y a deux choix principaux : au-dessus des places et entre les voitures. Et attention, il faut mettre son nom sur les bagages, au cas où on prendrait votre sac Mickey pour une bombe, une gentille annonce vous dira que votre pyjama et votre sandwich au pâté vont bientôt être détruits par cinq démineurs. Bref, tout dépend de votre sac ; notez bien que pour votre sac à dos, vos jambes seront bien suffisantes, et à défaut, celles du voisin feront l'affaire.

Au-dessus : le principe du range-bagage au-dessus des têtes est de pouvoir mettre de petites valises. C'est pour ça qu'on n'en voit jamais. C'est peut-être aussi que personne n'a de petite valise... Il faut prendre en compte un paramètre important : le poids. Vous pourrez donc poser votre sac grâce à la désormais célèbre méthode du "developpe couche toi". Attention, un unique raté et c'est le monsieur avec ses lunettes qui lit très sérieusement Public qui se prendra votre sangle sur le coin de la gueule.

Entre les voitures : ces emplacements, qu'on trouve également dans les voitures, proposent une sorte d'étagère à bagages. Bon, c'est très pratique, il y a de la place, mais il faudra un jour se demander pourquoi les gens y jettent leurs sacs et les djeunz s'y réfugient pour téléphoner.

Les voisins
Maintenant que le décor est planté, il s'agit d'apprivoiser son environnement. Connaître cette jungle. Se mettre en position de prédateur. Vous allez passer du temps avec vos voisins, c'est donc le moment de faire connaissance. Et très vite, on peut les classer parmi ces quelques catégories :

La mamie qui pue : C'est la personne âgée pour laquelle, le voyage en train, c'est quelque chose de grand, c'est limite partir en orbite. Le TGV, pour elle, c'est futuriste. Alors il faut bien s'habiller, faudrait pas passer pour une plouc ! Trois tonnes de laque, évidemment, huit litres d'eau de Cologne pour masquer les imperfections de Tena. Avec elle, on a l'impression d'être dans une pub Ferrero Rocher, aux dîners de l'ambassadeur. Attention, loin de moi l'idée de dire que toutes les personnes âgées sentent mauvais, il s'agit d'une catégorie bien précise, reconnaissable les yeux fermés, malheureusement [2].

L'étudiant qui travaille (ou fait semblant) : Lui, il est rentré chez lui pour le week-end, et franchement, le Théorème de Tivakash, ça lui est passé au-dessus de la tête. Du coup, c'est dans le train qu'il prépare sereinemment son contrôle du lendemain, entre deux gorgées de coca et un regard malsein vers sa voisine. Il prendra bien soin d'étaler son classeur avec son nom marqué au Blanco, le logo Hello Kitty qui tue ou la Ferraro Testarossu, pour bien faire remarquer à ses voisins qu'il est profondément passionné par les formules chimiques et les Queens Of The Stone Age pendules de Foucault. Selon les âges et le sexe, vous vous y trouverez des franges dans les yeux, des pulls à rayures ou des stickers "Parental Advisory" sur le sac Eastpak. Le détail qui ne trompe pas : la carte 12-25 où sur la photo, il manque trois boutons sur le front.


La famille Disney : C'est la famille qui est partie faire un voyage touristique, et souvent dans un parc d'attractions avec un personnage aux grandes oreilles (et qui fait "Mickéééééé !"). Bien souvent, il s'agit d'un père avec dix-huit sacs plastiques sur le dos, d'une mère débordée à courir derrière un énième Nathan ou Matthéo qui tient un stylo qui fait de la lumière. Au bout de 10 minutes, Papa sort le camescope pour revoir les images des rejetons sur la fanfare magique, Maman tâche son chemisier de Bledina Epinards-Cassis en nourissant Leo (ou Léa) dans un virage trop relevé, Nathan pleure et Matthéo crie à qui veut l'entendre dans le wagon que "Papa, caca" [3].

Le CE : Ils ont appris la veille qu'ils avaient un rendez-vous de groupe urgemment urgent à Paris. Ils ont fait une bise à leur femme, leur chien et leur télé avant de partir en quatrième vitesse, pestant contre Jean-Jacques Leboss d'un travail forcé le week-end. Heureusement, ils voyagent avec Gérard, le comique de la boîte. Les Croque-Monsieur [4] naviguent dans la voiture, ça discute politique, et vas-y que le Medef, et vas-y que le gouvernement. Au bout de deux bières et d'un panaché, ça rigole déjà fort, c'est limite si les chaussures sont enlevées.

Le monsieur aux joues roses : Lui a eu soif, très soif, trop soif sans doute. Du coup, dans son treillis, il est allé à la voiture-bar située au milieu de la rame, voiture 14 pour se désalterer. Mais attention, pas avec de l'eau, bah non, ça rafraichit rien l'eau. Lui, il a pris un truc frais, de la BIERE. Ouais ! Alors maintenant il a les joues rouges, parce qu'il supporte plus trop le train, ça sent un peu la fermentation post-gastrique, mais lui, tu comprends, il boit pas de l'eau.

Le business man : Faisant avec les moyens du bord, il n'a pas pu se joindre à ses confrères dans les voitures de première classe. C'est donc dans son costume, mais avec ce petit côté décontracté ouvert à la populasse qu'il vient se mêler aux Autres. Il fait apparaitre sa chemise rose, et s'empare de Business Managment Magazine ou de Placement Working News pour noyer le temps. Avant d'arriver, il prendra soin de noter un faux rendez-vous sur son PDA (personne n'ira vérfier s'il s'agit de "RDV avec Jean-Michel Mukuk" ou "Penser à nettoyer le rouge à lèvres de Monique").

Le rebelz : Lui, c'est celui qui a rejeté la société. Pourquoi, il ne sait pas trop, mais il la rejete. Il va donc rechigner à sortir sa carte 12-25 payée à 80% par le conseil général, s'affaissera délicatement dans le siège. On peut même trouver chez lui des bracelets cloutés et des pompes lacées jusqu'aux genoux. Mais vous pourrez médire tout ce que vous voudrez, vos paroles seront noyés derrière le flot de System Of a Down, Rammstein ou Sachta qui coule dans ses oreilles.

Le gosse qui gueule : Pas de chance, c'est l'heure de manger. Ou de dormir. Ou de manger. En tout cas, de vous casser les oreilles. Les bébés, c'est toujours mignon, sauf quand ça gueule... c'est bien le problème. Alors que sa mère tente de lui faire avaler un Vomito à la carotte, c'est vous qu'il a choisi pour jouer. Tous les passagers se regardent en chiens de faïcence, allez, après tout c'est qu'un gosse ! On l'a tous été ! On y peut rien ! Oh zut ma valise !

Le lecteur : Le lecteur est pas venu là pour se faire emmerder. Il a du boulot, il a à ajourner sa culture, il doit lire. Le businessman fera dépasser Challenges de sa serviette (devant le Entrevue), le pseudo intello lira Kant pour les nuls pour dissimuler son Entrevue, le working man relira les notes de son séminaire avant de s'adonner à son Entrevue. Cette version est évidemment déclinable en Closer ou Public, le tout étant d'arrêter de faire croire à tout le monde qu'on peut lire de la philosophie dans un train.

Le mateur : Il a fait de tout son univers un terrain de chasse. Rien ne lui échappe, de la jolie fille qui l'aura ignoré tout le trajet (mais dont il est sur qu'elle n'a vu que lui) à la pute-à-frange qu'il trouvera "trop bonne", tout est bon pour montrer que le roi des Mââââles, c'est lui. Les coups d'oeil en travers, les tombers de billets pour voir de plus près, les vitres et porte-bagages pour les reflets aux angles impossibles, il connait tout. Il a tout pour réussir, il connaît toutes les combines, à un détail irremédiable : il est moche.

Le cruciverbiste : Et par cruciverbiste, on entend aussi tous les fans de jeux fléchés, à points, de grille mystère, de quiz, et même les pseudo-tendances Sudokistes. Les lunettes chaussées au bout du nez, l'air passablement concentré, il est dans sa chaise longue, c'est lui le roi des mots, à côté le Père Fourras c'est François Régate. Peu importe qu'il ne sache pas ce pays Européen qui commence par Géo en 7 lettres, il est intelligent, et ça se voit.

Le dormeur : Après avoir fait la fête toute la nuit, ou joué à WoW sans voir les heures passer, il s'affalera gentillement sur son siège, ira peut-être jusqu'à tester l'épaule du voisin ou plus agréablement de la voisine (encore que), cherchera son doudou quand le contrôleur lui demandera son billet, et, dans le pire des cas, ronflera allègrement. Dans tous les cas, il sera un compagnon agréable de voyage, puisque peu dérangeant par ses discussions, et vous pourrez même vous amuser à lui placer des Curly dans le nez.

Le gars qui téléphone FORT : Grand classique qui se développe de plus en plus, le mec qui téléphone dans le train. Il faut quand même rappeler que de nombreux pictogrammes indiquent que pour respecter chacun (dont tous ceux dont on vient de parler), l'utilisation du portable est tacitement limitée aux compartiments à bagages (enfin, pas directement dedans, disons dans le coin). Pourtant, ça n'empêche pas d'entendre "ALLÔ C'EST MOI TU M'ENTENDS BIEN ?", où on se doute que non, on entend pas bien, on est quand même dans un train, qui passe potentiellement sous des tunnels. En tout cas, nous, on entend bien. Comme ce jeune qui, profitant d'un ami lui annoncant les résultats des élections à 19h au téléphone, tout à fait naturellement répondit "Ah mais BIEN SUR ON SE DOUTAIT BIEN QU'IL ALLAIT GAGNER". Merci pour nous.

Le monsieur avec une casquette qui fait des trous dans les billets : Alors lui, c'est pas qu'il compte pas, c'est juste le contrôleur. A ne pas confondre avec le monsieur qui a les joues rouges, même si parfois c'est limite (c'est pas un cliché, je l'ai vu et senti), et évitez de lui mettre des Curly dans le nez, aussi.

S'occuper dans le train
Lors des longs voyages, il est nécessaire de trouver des occupations. La plus simple, si vous voyagez seul [5], est encore de ne rien faire. Mais ne rien faire, ça fatigue... Lire un livre ? Trop classique, trop intelligent, trop dur ! Le moment peut-être venu de se décrasser les esgourdes avec, pour les plus détendus, un headbang assis. Vous pouvez sortir quelques feuilles pour vous faire remarquer [6], évitez quand même les dessins salaces et les listes de courses.

Le plus sympa est encore de vous imaginer dans des situations absurdes. Voyez la rame comme une grille de départ de Formule 1, essayez de voir comment vous allez faire l'intérieur à Marie-Josée Hamilton et sa robe à fleurs. Imaginez les prénoms des gens, ce à quoi ils peuvent penser, quelles sont leurs tares (lui doit marcher les bras collés au corps, lui a des fesses interchangeables...). Imaginez vous dans une émission de télé réalité où il va falloir tenir dans cette rame pendant une semaine. Tout de suite, le voyage paraît plus sympa !

Et je ne saurais terminer cette partie sans parler des deux planches de Kek, "Parfois dans le train on se fait chier" et le terriblement romantique mais si vrai "Histoire de caca", que je vous encourage à aller voir, parce que c'est vraiment rigolo.

Bonus : le top 5 des aliments auxquels vous n'échapperez pas
Pour finir, et parce que y a un moment où il va falloir que je termine cet article, je vous propose le top 5 des aliments auxquels vous n'échapperez pas dans le train. C'est comme ça; tout le monde y a le droit, c'est une vérité, un théorème, tout ce que vous voulez, tant que ça pique le nez.

Les oeufs durs : Certes, les oeufs durs, c'est pratique pour les voyages, parce que ça se casse pas (oui, j'ai fait des études). Mais en pique-nique ! Dehors ! Pas dans ton sac qui sent la transpi ! Pas dans ton tupperware ! L'ouverture de la boîte est un moment qui fait rêver tous les réalisateurs de films à suspense... Le moment où tout bascule, où l'odeur de souffre s'empare du wagon, et où la personne ne se rend même pas compte de son erreur alors que décèdent lentement les quidam [7] dans les cinq kilomètres. L'oeuf dur, c'est l'élement ennemi du train. Déjà, il faudrait comprendre pourquoi on mange des oeufs durs : on n'en mange déjà pas beaucoup habituellement, pourquoi nous infliger ça dans un train ? En plus sans mayonnaise ! Quelle hérésie !

La banane : J'entendais récemment à la télé, dans une de ces émissions où on apprend beaucoup de choses, que la banane a cette particularité d'être le seul fruit à avoir la même odeur quand on le mange et quand on le vomit [8]. Reste à savoir quelle odeur ! Avec la pêche, c'est le fruit qui se remet le moins facilement des coups, c'est sans doute pour ça qu'il est le compagnon indispensable au voyageur de l'extrême qui commence son périple dans le train. Alors oui, bon, il y a une coque assez rigide, mais pour se faire repérer, y a quand même pas mieux. Et dans un sac de voyage, inutile de dire que la banane, ça voyage très, très mal.

La clémentine : Un peu dans le même style que la banane, la clémentine a ce pouvoir d'envouter toute la rame en une seconde, comme un AirWick efficace. On peut penser qu'il est plus agréable de sentir la clémentine que la banane, mais ce serait oublier la tenacité de la saveur et, pour les plus chanceux, les éclaboussures.

Les chips : On change de registre avec les chips, l'aliment le plus jouissif pour celui qui le mange. Tout simplement parce que ça fait DU BRUIT. Alors bien sûr, il y a des gens qui savent manger normalement, mais s'il n'y avait qu'eux, ce serait moins drôle. Je veux parler de ceux qui - et ça existe ! - mangent leurs chips une à une, à dix-sept heures, lentement, en regardant les autres, et en croquant le plus possible. Ouh que si ça existe. Ouh que oui ça a fallit recevoir un sac de voyage sur la tête. Mis à part ce cas, il faut avouer que pour augmenter le capital stress des autres voyageurs, les chips sont terriblement efficaces.

Le paté : Il fallait bien parler des sandouiches, ceux que sortent les gens après avoir vu sur leur montre que, oh, il est 19h, j'ai donc faim (un jour je me pencherais sur ces gens qui décident d'avoir faim parce qu'il est 19h et que, à 19h on a faim, c'est tout, c'est comme ça [9]). Histoire d'en faire profiter toute la rame, quoi de mieux que le paté, qui aura fait le voyage dans la moiteur du sac, pris le soleil, et répendra sa bonne odeur à tous les voyageurs ? Inutile de dire que la petite touche magique consiste à faire tomber des miettes de paté sur la tablette et de l'étaler, de manière à en faire profiter tout le monde.

_

Nous voilà arrivés à destination, à la fin de ce petit guide du train. Je suis convaincu que vous n'y avez rien appris, mais y avait-il quelque chose à apprendre ? S'en suit un difficile et long cheminement métaphysique sur l'interêt d'un tel article, dont je vous passerais les détails. Mais peut-être penserez vous à ce guide la prochaine fois que votre voisin sortira son sandouiche au paté.
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Notes du bas de la page (ou un peu avant)
[1] De toutes façons si vous n'êtes pas d'accord avec ça, y a pas d'article, alors bon...
[2] Et estimez vous heureux qu'il n'y ait pas l'odorama.
[3] Non Freddy !
[4] Ou croque-messieurs, je connais pas le pluriel.
[5] Et encore...
[6] Je parle de feuilles de papier. Avec des feuilles pour rouler, il y a des chances que vous vous fassiez effectivement remarquer.
[7] Je ne connais pas non plus le pluriel de quidam, je me suis arrêté à Rosae, Rosae, Rosas.
[8] J'imagine les mecs qui ont fait les expériences.
[9] Faut je vois si j'ai pas mieux à faire quand même.
Écrit par mbfcs2 | Publié le 23 juillet 2007


Commentaires battus
Posté par ftec, le 23.07.2007 à 23:02 [#1]
belle description bien réelle!!
Posté par Geo, le 24.07.2007 à 10:25 [#2]
On prend le train ensemble? Je m'assierai en face !
Posté par mbfcs2, le 24.07.2007 à 21:32 [#3]
Tu t'fou, tu t'fou d'ma gueule ou tu prends le train ?
Posté par Belgarion, le 26.07.2007 à 15:16 [#4]
Papa cacaaaaaaaaaaa euuuuuuuuuuuuh !
Posté par mbfcs2, le 26.07.2007 à 19:01 [#5]
Bon d'accord...
Posté par El_ChiCo, le 28.08.2007 à 21:57 [#6]
Ce week-end, j'ai fait Figeac-Bayonne puis retour, tout en TER, avec arrêt tous les 50 km pour faire monter un demi pèlerin...
Si j'avais eu le guide du "comment s'occuper dans le train", ça m'aurait bien aidé à passer des 7h30 de voyage...

Encore qu'observer ses voisins, ...
Disons qu'entre Figeac et Bayonne, il n'y a pas grand monde qui prenne le train...
Posté par mbfcs2, le 28.08.2007 à 22:08 [#7]
Ca aurait pu faire une bonne émission pour France 5 ça !
Posté par Lisa, le 07.07.2013 à 11:16 [#8]
Presque 6 ans plus tard, ce guide est toujours parfaitement d'actualité. J'en ai lu chaque article avec dévotion et je me rappellerai de tout ceci dans quelques jours quand moi aussi, je prendrai le train.

Note pour moi-même: ajouter des Curly sur la liste de courses.
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