Après, en quelque sorte, un boycott de l'édition 2009 dont l'affiche ne m'avait absolument pas tentée, nous revoici à Solidays pour cette douzième édition. L'équipe qui m'entoure est sensiblement la même que les deux précédentes éditions, mais c'est surtout la première fois que je fais Solidays sentimentalement accompagné. Le programme était encore une fois alléchant, en particulier pour la journée du vendredi où j'avais coché les quelques concerts incontournables à voir ; Solidays 2010 a battu le record de fréquentation de 2008 (168 276 festivaliers cette année), faut le dire les gars si je fais venir du monde, c'est pas un souci pour moi d'assumer. C'est le moment de revenir sur ces trois jours de festival à l'Hippodrome de Longchamp, et pour vous renseigner sur les actions de Solidarité SIDA, n'hésitez pas à consulter le site officiel.
Vendredi 25 juin
Ça commence par un trajet Lille-Paris. 4 heures et demie de route, dont 2 heures et demie en région parisienne, voilà tout ce qu'on aime. L'arrivée, lente, vers Solidays, et ses panneaux qui n'en finissent pas. On va finir par rater les premiers concerts... Heureusement, le parking n'est pas encore plein, et au bout d'une grosse demi-heure de marche, l'arrivée à l'entrée. Première surprise, les concerts "de jour" s'étalent jusqu'à 2 heures du matin, fin du concert de
Ghinzu, alors que la nuit électro débute dès 23h ; autant vous le dire de suite, on ne s'y est pas frotté.
La mise en place du bracelet tout comme la fouille est rapide, voilà une autre bonne surprise. Désormais, la tâche consiste à former le groupe alors que certains sont déjà au concert de
Winston McAnuff, une heure de chanson aux intros de trompette, bon, je dis pas, peut-être que j'étais pas assez en condition de relaxation pour apprécier. Non, moi, je voulais voir Laura-Mary Carter (et Steven, ok) des
Blood Red Shoes. Après les avoir raté lors de leur passage à Lille, pas question que je ne profite pas de ce concert sur la grande scène. Ah, voilà déjà
It's Getting Boring By The Sea, donc je ne connais pas le reste, ou alors très peu. Pas grave, Laura-Mary est là, salue la foule avec son accent anglais, et elle s'est lavé les cheveux. Steven est à fond aussi, l'heure se passe tranquillement, mais on attend encore la foule pour mettre l'ambiance. La foule qui s'était sans doute amassée devant la scène d'
Olivia Ruiz. Mais nous, les crêpes aux champignons, on aime pas trop ça.
Il nous restait donc une bonne heure pour s'installer sous le Dôme pour y voir
General Electriks, selon nous l'une des meilleures prestations du week-end. Une formation qui met une ambiance de feu, bien aidée par le public encore frais, et des accents funky personnalisés par le bassiste à la dégaine si improbable qu'il est difficile de la décrire. Un concert bondissant qui aura atteint son apogée durant
Raid The Radio, et qui ne nous a pas fait regretter d'avoir manqué Pharell Williams faire le beau avec
N.E.R.D..
Nouvelle traversée totale du site pour rejoindre la scène Bagatelle pour le concert de
Kasabian. Mais avant, petite pause
sandouiche devant le concert d'Archive sur l'autre grande scène. C'est un luxe, manger un jambon-beurre avec des artistes en live ! Et alors que j'entame le jambon fumé, et que Kev' m'indique que l'Espagne et le Chili poursuivent leur mondial, Archive se retrouve muet, privés de son pendant un quart d'heure. On en profite pour se déplacer, les horaires s'en trouvant décalés jusqu'à la fin de la journée.
La foule est au rendez-vous, mais on n'est forcément pas bien loin, à une quinzaine de mètres de la scène. Et bien que ce ne soit plus une surprise pour moi, le concert me fous encore une fois une claque, dépourvu pour l'occasion des titres plus intimes, là où les hymnes comme
Club Foot,
Shoot The Runner,
Vlad The Impaler ou
LSF finissent d'attiser le public. Tom harangue la foule, Serge est beau. Il est déjà minuit, il fait une chaleur à crever, les bars nous ont déjà rafraichis plus d'une fois (de soda américain aromatisé au cola, même si le breuvage à base de houblon était le plus fréquemment rencontré dans les gobelets). La reprise de contact avec le reste du groupe qui a choisi une programmation différente est toujours aussi difficile, et le concert de
Wax Tailor qui suit sera donc sans nous.
On aura préféré rester en place pour le concert de
Ghinzu (ou Jinzou si on en croit la foule), pour lequel j'avais peur de voir leur leader John Stargasm se la jouer, peur assez vite évaporée (faut dire qu'il faisait vraiment chaud hein). L'essentiel de l'heure est composée de chansons issues du dernier album
Mirror Mirror qui m'avait laissé sur ma faim. Pourtant, je suis apparemment l'un des rares à avoir goûté la performance des Belges, certes aidé par quelques titres plus anciens (
Dragon,
The Dragster-Wave) qui ont donné un côté madeleine de Proust à cette heure, tandis qu'ailleurs on me demande si Stargasm avait une chorale le lendemain matin pour autant économiser sa voix. Évidemment, on est loin de l'explosion auriculaire, mais le son gentiment crade m'aura suffi pour terminer en beauté la soirée.
Samedi 26 juin
C'est après une nuit de premières fois (dormir dans une salle de bain) et une matinée parfumée à la pastèque sur fond de grand prix moto que nous repartons pour l'hippodrome de Longchamp en début de soirée, vers 17h30. Trop tard pour voir
Vanessa Paradis en acoustique, mais, HEUREUSEMENT, assez tôt pour assister au concert phare (n'ayons pas peur des mots) des
BB Brunes ! Faute de ne pas avoir assez révisé, les premières chansons nous sont étrangères, et alors que TiJu prend ses aises à même le sol, bientôt rejoint par une acolyte, on reconnait enfin l'air du Gang. Ah, ça envoie du bois vert ça ! Adr
iiiiiiiiiiiiien enlève même sa veste tandis que Fél
iiiiiiiiiix met le feu à la foule avec un audacieux
"on est tous copains !". Là, c'est trop pour nous, la chaleur aidant, on se sent pousser des ailes sur
Dis-moiiiiiiiiiiiiiiii, la demi-douzaine de chansons sur Houna (je viens de penser que certains ont du donner ce nom à leur gamine), et la transe s'empare de nous lorsque la demoiselle au sol se lève pour s'extasier devant un
LaLa Love You repris par la foule. C'est déjà fini, on n'aura pas vu passer ces 5 heures. Nous sommes en nage, on a déjà mal aux pieds. Il fait chaud aujourd'hui encore.
Alors que
General Elektriks, la veille, nous avait été vivement conseillé par Marmatte, nous nous rendons au Cesar Circus pour voir
The Inspector Cluzo, duo rock batterie/guitare. Pas encore la foule sous le chapiteau, mais nous ne ferons pas non plus le nombre : les cris du chanteur aussi ébouriffé que déjanté auront raison de notre curiosité. Faut dire qu'après les
BB Brunes, ça agressait nos petites oreilles (trop de rock tue le rock). Il est presque 19h30, on va donc en profiter pour se frayer une place vers les stands du manger. Mais... mais je les reconnais !
Sur le trajet, un petit attroupement s'est créé autour de la scène qui fait face à l'entrée : c'est le plateau de
Louise Contre-Attaque, diffusé en direct sur France 4...
Mon Dieu, que de stars ! On reconnait déjà, en plus de Louise Ekland (qui ne donnait pas le score de Queens Park Rangers - Coventry, ça m'a manqué), la touffe d'André Manoukian. C'est clairement LA star, il ne se passe pas un moment sans qu'il soit acclamé.
J'apprécie de voir l'envers du décor, le chauffeur est bouillant mais avec la banane, et on joue au "qui qui c'est", puisqu'on ne reconnait pas les trois invités de dos. De face, près de Dédééééé, Tania Young ne présente pas la météo, et la deuxième demoiselle m'est inconnue. Je reconnais le crâne de Luc Barruet, forcément, les tempes grisonnantes à son côté doivent être celles d'Antoine de Caunes. Et le béret ? Le prénom nous aide, c'est MC Solaar, han !
Mon petit doigt me l'avait dit : on aurait le droit à du live. Le planning nous donnait la réponse : les Bibi brounzzzzzz ! En live ! Devant nous ! Wahouuuuuuuu ! Le chauffeur nous demande d'applaudir, oh oui, j'ai envie qu'on me voit danser comme un fou sur Nico teen Love ! J'ai envie de slamer, mais je me retiens, on est à la télé quand même. De retour en plateau, deux membres du groupe ont rejoint Marco Prince qui ne manque pas de provoquer la foule. Le moment phare de l'émission restera la présentation de la Gibson a gagner où on nous voit, pas très loin de Bob L'éponge. Un grand moment de télévision ! (Pour la petite info, j'étais déjà passé à la télé dans Automoto, sur un plan aérien, une trentaine de micro-secondes, au milieu des années 90. Bon courage Arthur !)
Retour vers les grandes scènes après un hot-dog à 6 euro -
"ça fait cher la saucisse" ; c'est la fin du concert de
Rodrigo & Gabriela, qui ont semble-t-il mis le public dans leur poche (ça avait pas l'air vilain en effet). Sur le trajet, un message avertit qu'
"on a retrouvé un chien". Des festivaliers répondent qu'ils ont
"perdu un pote". Nous, on a perdu les
BB Brunes... Direction Bagatelle pour voir mon concert Roots du week-end, Toots suite,
Toots & The Maytals ! (fallait bien que je la cale). Bon, on restera plus ou moins assis le temps du concert, assis soit-il (bon j'arrête là ?). Et pourtant, les courants d'air de Jah étaient venus jusqu'à nous !
Le début de soirée est donc plutôt tranquille, portées par les vibrations de Jah vers les chapiteaux, un peu en retrait de celui où se produit
Carmen Maria Vega. Bon, on peut aimer, mais là, ce sera sans nous. La gouaille et les paroles trop familières, quand on est pas dedans, ça passe pas super bien. Heureusement qu'on a des biscuits pour faire passer tout ça. Énième aller-retour pour rejoindre la scène où se produit
"Jacky Jelin". Impossible de trouver une place trop près, mais là encore, difficile de rentrer dans le concert pour nous. On transformera l'heure entre massage de pieds, repos, concert sur grand écran et tentative de récupération du score de Ghana-USA. Opération difficile, puisque le résultat n'arrivera qu'une heure plus tard...
Alors, on décide de quitter notre emplacement pour s'installer au plus près de l'autre grande scène, la scène Paris, où se déroule le dernier concert de la journée, celui de
Skip The Use. Inconnus au bataillon, on les avait aperçu sur les écrans retour de Louise Contre Attaque en se rendant au concert de
Jacques Higelin, en se disant que ceux-là devaient mettre le feu en concert. Et on n'a pas été déçus ! Pour nous, pas de doute, il s'agit du meilleur concert du week-end. Le chanteur, Matt Bastard, fait sans cesse appel au public qui répond présent. Il saute. Il bondit. Il court, se donne à fond, et Solidays en redemande. On est obligé de trouver une certaine ressemblance avec Bloc Party, et pourtant le groupe n'a rien d'une pâle copie, au contraire il s'en sort très bien avec son style. Tout le monde saute et retrouve ses jambes, ce concert aura vraiment mis le feu. On donne tout, on chante même si on comprend pas tout (c'est pas bien grave, je suis sur que c'est aussi le cas de certains vrais chanteurs), de toutes façons c'est notre dernier round de la journée. Retour dans la salle de bain tandis que d'autres sont restés devant les scènes des nuits électro. Il reste une journée, quand même.
Dimanche 27 juin
Après le GP Moto la veille, c'est le Grand Prix de F1, un classique des week-end de Solidays, qui occupe notre début d'après-midi. Enfin, à travers les mailles d'une connexion internet récalcitrante et d'une bande de son assurée par Nine Inch Nails qui s'accommode apparemment, selon les dires, plus facilement avec les pit-babes qu'avec la course. On ratera même la seule action qui en valait la peine...
Le premier concert de la journée sera pour nous celui de
Java, après un patchwork des noms sous une chaleur intense. Voire un peu trop... Le début du concert est éprouvant, mais le groupe mets toute sa gouaille pour mettre l'ambiance. Leur original rap-musette rassemble PRESQUE tout le monde, on n'hésite pas (de toutes façons on n'a pas le choix) à suivre les debout-assis et les gauche-droite... On nous arrose, mais bien comme il faut, les slam n'en finissent pas jusqu'à celui, final, du chanteur qui se laisse bercer presque tout le temps de
Sexe, Accordéon & Alcool. On est un peu pourris de l'intérieur, mais on ne sera pas venus pour rien !
19h, le set de Java, bien, est terminé, et on se dirige vers le Dôme où se produit
Shakaponk. Autant le dire, ce dimanche ne nous aura pas vu réellement impliqués dans les concerts ; c'est dimanche, c'est repos, et on profite de Solidays pour s'affaler près des concerts. Celui de Shakaponk nous aura diverti entre deux sifflements de chasse d'eau (c'est donc pour ça que le coin était relativement tranquille alors ?), bien que le public semblait bouillant. Un petit tour sous le Domino où se produit
Delphic. Mais même pour moi et ma tendance naturelle vers les sons électro-électriques, c'est pas trop ça. La concurrence de
NNeka et des stands de miam fait rage, le Domino se remplit très doucement. On partira avant qu'il ne soit complet, si jamais il l'a été. Pour nous, à ce moment-là, le hot-dog était mayo jaune (ça faisait longtemps que j'en avais pas calé une pourrie).
Installés non loin du chapiteau Cesar Circus, on tente de terminer avant l'arrivée de
Brother Ali, qui nous lâchera pourtant quelques beats dans les oreilles (avant un, tous avec moi, "Ali vous en", merci). Mon désamour pour
Izia nous amènera à regarder de loin la performance de
Florence + The Machine, où Florence, fidèle à elle-même, dans son grand royaume et sa grande robe, enchainera les vocalises et les sautillements sur place. Gentillet mais surtout beaucoup trop barré pour moi. Pourtant, la robe était belle et Florence dans son élément, mais la machine avait apparemment perdu contre Rage.
Florence aurait-elle retrouvé la gourmette de Mickaël Madar ?
Dernier concert du week-end, rendez-vous scène Paris pour le concert de
-M-. On se retrouve devant la boutique Solidays, point de rencontre récurrent de ces trois jours, mais cette fois-ci la foule a presque atteint ce point, pourtant nettement en recul. Autant dire que tout le monde est déjà là, alors que le concert n'a pas commencé. Le début est poussif pour qui ne connait pas le monde de
-M-, mais assez vite les titres plus connus prennent le relais et permettent à tout le monde de participer. Un monsieur du décor court dans le vide,
-M- a sorti les gros moyens (un gros moyen, c'est un gros pas trop gros ?) avec ses choristes et ses musiciens. -M- est définitivement dans son monde, et de sa voix haut-perché et doucement naïve, il parle avec des ronds sur les i, comme dans les cahiers de textes des pré-adolescentes. C'est beau, mais si ça continue comme ça, on va tous faire l'amour ensemble, et bon, ça a beau être Solidays...
-M- est chez lui : il revient pour accompagner les bénévoles sur scène pour un dernier hommage, et finalement décide que c'est sympa ici, qu'il y resterait bien ! Nous, amateurs très amateurs de
-M-, dont nous ne connaissons que les grands tubes, on reconnait enfin l'enchaînement des notes, entre
Qui de nous deux ?,
Machistador,
Another One Bites To Dust (si si) ou
Le complexe du corn-flakes. Luc Barruet est resté sur scène avec les bénévoles, parce qu'il s'agit toujours de leur hommage ; il glisse un mot de temps en temps à
-M- qui semble s'être donné une heure de rab. Le concert se termine finalement à minuit, et la rallonge aura finalement permis aux festivaliers de s'éparpiller un peu moins en masse.
Retour au parking, derniers au revoirs, CD portugais dans la voiture, retour en Picardie. Merci les mecs, c'était vraiment sympa. Mais dîtes, c'est pas
-M- qui est toujours en train de chanter là ?