Il est des chansons dont on n'arrive jamais vraiment à se détacher ; Be My Enemy est de celles-là. Énième groupe d'indie rock Anglais en The, The Departure aura profité de sa courte existence - 4 ans à peine - pour publier en 2005 l'album Dirty Words sur lequel figure ce titre, avant de se séparer début 2008 faute de voir leur maison de disque publier leur nouvel effort.
Si Dirty Words divague par moments, il renferme néanmoins quelques titres franchement réussis dont le single Be My Enemy, concentré de noirceur mais qui n'oublie pas son côté rock. Amorcée par une frappe de mule déclenchant les guitares, après tout on n'était pas loin de n'importe quel titre kleenex de cette nouvelle brit-pop. Jusqu'à cette voix de David Jones moins commune que son nom, qui apporte en profondeur et porte l'émotion des paroles qui fleurent bon le cynisme, chose toujours assez délicieuse quand elle est bien amenée (This darkness seems so bright now / I cannot contain myself / Would you be my enemy ? / It's easier that way). De quoi en faire, plus qu'un tube pop qui reste efficace, un titre qui marque.


Un cocktail plutôt réussi qui n'aura pas suffi à sauver l'existence du groupe. Il faut dire qu'en contre partie, se donner des airs de crooners sans en avoir réellement (encore ?) la carrure, c'est jamais complètement évident. Mais quelque part, la carrière de The Departure y a gagné en intensité, et finir avec Be My Enemy comme étendard, on a vu pire.