Voilà quelques temps que j'avais envie de concocter une playlist d'une dizaine de titres de pop sucrée, un truc pour l'été, léger, aérien, quelque chose à se mettre dans les oreilles et qui pourrait coller parfaitement avec les idées estivales ; un truc avec du soleil dedans, sans plus de caractéristiques si ce n'est d'éviter les clichés Bamboula et Summer Ibiza Party. En quelque sorte, une sorte de bande musicale pour accompagner des images cliché, mais sans s'en soucier.
Alors, si j'étais parti sur l'idée de la pop légère et sucrée, la chanson qui tend gentiment vers la folk sans trop se mouiller. Pour ça, il y a quelques valeurs sûres : un extrait du premier album de
Thirteen Senses,
The Invitation, que je considère comme l'album estival par excellence, même s'il ne s'agit que d'un ressenti, les paroles ne l'orientant pas vraiment comme ça. J'ai choisi
History pour changer des classiques et accentuer le côté aérien du groupe. Et puis du côté pop sucrée qui colle à l'ambiance de la plage, impossible de ne pas évoquer
Big Sur des Irlandais de
The Thrills, ne serait-ce que pour le clip qui accompagne ce titre qui claque son
tou-dou-dou-dou dans la tête. Et puis pour s'appuyer sur quelques valeurs sûres de la pop qui fout la banane, on va piocher directement dans la case Surf Music et on revient avec un
Jack Johnson, un
Sitting Waiting Wishing histoire de faire les choses comme il faut.
A ça, histoire de ne pas faire une playlist trop redondante, j'ai mis quelques touches de chansons très épurées ou planantes, pour équilibrer le tout. La facilité était de taper du côté du trip-hop, downtempo et assimilés, alors j'ai juste incorporé de l'
Air (pour une playlist aérienne, ça s'imposait) et
All I Need, issu de
Moon Safari, et dont accessoirement j'aime beaucoup le clip. Impossible également de ne pas incorporer un titre des
Girls In Hawaii, et là le choix fut compliqué tant chacun des titres du premier album,
From Here To There, a son quota de volupté ; Fontanelle sera celui-là, pour son mélange de voix et son développement instrumental. Pour le nappage, je rajoute le
7 days, 7 weeks de
dEUS, titre de velours avec la voix de Tom Barman qui l'est tout autant, un titre doux, qui tranche avec les autres titres de
Pocket Revolution, mais sur lequel j'avais instantanément flashé à sa sortie, lui associant instantanément ces couleurs bleu orangées des soirées d'été.
Deux titres plus folk viennent jalonner cette playlist, deux titres où on retrouve guitare et voix, voix qui sont d'ailleurs assez remarquables.
Willy Mason d'abord, sans doute trop méconnu, avec
Save Myself qui n'est pas forcément sa chanson la plus épurée, mais qui met en valeur toutes ses qualités et où la mayonnaise prend bien entre force et finesse, si bien qu'on aurait tendance à associer ça à de la moutarde. Le
Heartbeats de
José Gonzalez est un classique des playlists pour gueule de bois et matins calmes, si bien qu'il était difficile de ne pas lui ouvrir la porte (et son coeur, même si elle était facile, m'en fous). On se croirait presque au coin d'un feu de camp (à déconseiller en appartement).

Un cliché cliché.
Et puis finalement, j'ai souhaité encadrer ça par deux titres plus longs, plus costauds, plus construits. D'abord, en ouverture, le diptyque
The Sense Of 'Me' / Chemicals des Belges de
Mud Flow (3 Belges sur 10, une playlist qui a la frite, ah ah), une récente découverte pour moi, pour un titre qui a dans mon esprit rassemblé en un seul des influences de plusieurs autres groupes de cette playlist. Et puis ce titre monte en puissance, parfait pour lancer cette série, tout comme la sortie qui va nécessairement prêter à débat. Un titre de l'album
Mélanger les Couleurs de
Kaolin qui a sans doute souffert de l'image de ses singles pas tout à fait dans la veine des autres titres de l'album. Kaolin qui doit constituer pour certains leur Dionysos à eux (vis-à-vis de l'amour que j'ai pour ces derniers), mais qui propose ici, et sur l'album en question, quelques titres enlevés comme ce
Greta qui est pour moi un parfait pendent à l'ouverture.
Pas si évident de trouver là dedans un équilibre parfait, de faire en sorte que toutes ces chansons s'enchaînent comme si elles étaient faites pour ça. Et puis la notion de titres aériens dans des chansons qui n'ont pas d'autres relations à l'été est encore plus subjective, tout le monde pourrait finalement y associer des images bien différentes. Mais il semblerait que cette playlist soit assez efficace pour croiser des sourires, alors on va pas s'en priver.