TRACKLIST1. The Bandstand / 2. Riding The Crest / 3. What There Is / 4. Foot Of The Mountain / 5. Real Meaning / 6. Shadowside / 7. Nothing Is Keeping You Here / 8. Mother Nature Goes To Heaven / 9. Sunny Mystery / 10. Start the Simulator /
Avec du recul, la carrière de a-ha a de quoi surprendre. Ou faire peur. Voire les deux. Après avoir cartonné dans les années 80 avec en tête de gondole le single Take On Me, puis assuré la BO d'un James Bond (ce qui n'est jamais mauvais pour les affaires), le succès du trio Norvégien c'était un peu éteint au début des années 90. Et puis les revoilà en 2000, avec Minor Earth | Major Sky, album qui reste fidèlement accroché à mon Top 10 des meilleurs albums de l'Univers au-delà de ce que les Bogdanoff connaissent, suivi d'un Lifelines un peu plus dansant et d'un Analogue qui peine à décoller derrière un début en fanfare. Une triologie qui me convient cependant parfaitement, le sens de la jolie pop des Norvégiens y étant parfaitement présent.
Autant dire que ce nouvel album,
Foot Of The Mountain était attendu ; au moins par moi, c'est déjà un bon point. Annoncé comme un
revival du son qui a fait a-ha à la fin des années 80, ce qui semble être la grande mode sans que personne n'ait réellement réussi à le faire (et c'est tant mieux, c'est même normal), on notera quand même que ce neuvième album ressort les sons de synthés qui accompagnent les mélodies chantées, le démarquant ainsi - mais ça reste relatif - des albums précédents. On retrouve finalement un schéma de chanson assez simple dans la plupart des 10 titres qui composent l'album. 10 titres, soit assez peu pour un groupe qui nous avait habitué à plus, mais qui rend du coup
Foot Of The Mountain plus intense. Surtout, en ne cherchant pas à réinventer constamment la musique, a-ha se concentre sur ce qu'il sait faire de mieux, la perle pop avec la mélodie qui dès la première écoute accroche... ou écorche.
De toutes façons, on sera fixé dès le début de l'album, dès les premières notes de
The Bandstand*, une des meilleurs de l'album : la mélodie Bontempi claque aux oreilles, sorte de sample de Coco Jamboo (que je suis accessoirement ravi de vous avoir remis en tête), mais le reste semble couler tout seul (et ce n'est pas sale), les intonations de Morten Harket faisant le reste. Mais le parti revival peut avoir des inconvénients ; les gimmicks de
Riding The Crest sont un peu
too much malgré une tournure plus douce sur la fin, mais qui n'empêche pas de se croire dans une comédie française des années 80. En fait, toute la difficulté est là, à en faire juste assez pour en tirer le meilleur profit, sans sombrer dans le caricatural. A ce jeu, le single
Foot Of The Mountain*tire son épingle, apparaissant comme une évidence pour illustrer l'album, tant il mixe le côté pop classique et le côté plus synth-pop et pardessus tout, il sonne comme... du a-ha. Ça aussi c'est un bon point.
Pour les slows, on repassera sur l'originalité. Parce qu'hélas, a-ha n'oublie pas de nous offrir une plage de chansons plus lentes ou moins enlevées qui, sans être totalement indégentes, pêchent à sortir du lot. C'est parfois bien emballé (les nappes de
Shadowside), mais aussi passablement mou (le final
Start The Simulator, pas franchement la meilleure idée ;
Nothing Is Keeping You Here qu'on dirait sans conviction ;
Real Meaning - rien à voir avec le club de foot - dont on garde à peine le refrain).
Un passage un peu faiblard qui m'amène à penser que malgré tout, le meilleur de l'album se concentre autour des chansons orchestrées sur un petit son de synthé. Que ce soit pour décorer sans s'incruster de trop comme sur
Mother Nature Go To Heaven, ou alors en y allant franchement comme pour l'aérien
Sunny Mystery* aux tons électro ou encore sur
What There Is qui offre un voyage dans le temps gratuit
back to the 80's, le trio semble y puiser la force de ses chansons. Au final, on reste sur un petit goût d'inachevé : les fans de synth-pop en auront pour leur argent, avec quelques parfaites bulles de pop, notamment au travers de la voix franchement impeccable de Morten Harket et des arrangements, mais avec quelques temps morts qui ne chopperont sans doute pas au vol ceux qui auraient tendu une oreille distraite dans le coin.
Clip
Foot Of The Mountain