On les avait tranquillement oublié. Ils étaient loin... mais loin ! Et c'était bien ! Finis ces vieux souvenirs pourris qui sentent le Biactol, à pleurer Lovin' Fun... Fini les choré de folies. Plus de boys bands. ET BAH NAN. Ils reviennent. Maintenant. Si.

Il parait que dans la musique, tout est question de mode. Que ça marche en cycle : ce qui a marché il y a dix ans marchera aujourd'hui, deviendra tout naze et reviendra dans dix ans encore. Sauf Leroy Gomez, bien sur. Bref, il y a cinq ans on bouffait des années 80 françaises à plein nez, à coup de retour promotionnés par des chaînes de télé avec des T et des F1 dedans. Aujourd'hui, ce sont les boys band qui reviennent. A commencer par les Take That. Quelque part, ce sont eux qui avaient commencé, à eux l'honneur de revenir. Les Take That, ce sont quatre anglais et Robbie Williams. Voilà. Évidemment ils se sont rencontrés sur les bancs de l'école, pas très loin du studio où ils se sont retrouvé par hasard pour un casting. C'est bien foutu la vie, la leur en tout cas. Le groupe se créé donc en 1990, splitte en 96 avec la majorité des autres groupes du genre. Parmi les membres, Robbie Williams tire son épingle du jeu et devient la star qu'on connait. Gary Barlow s'y essaye aussi, avec moins de succès. A l'époque, Take That répond aux critères habituels : le leader premier de la classe, le junkie, le mec qui se lave pas les cheveux... avec tous un sourire plus propre qu'une baignoire fraîchement nettoyée au Saint-Marc.

Et là, quoi ? Voilà qu'ils reviennent. Manquait plus que ça. Robbie a décliné l'invitation, c'est donc à quatre que les Take That remontent sur scène. Ils ont changé leur look d'ado pour des pull avec la chemise qui dépasse, comme dans les pubs mais qu'on ose jamais mettre parce que bon quand même ça fait pas sérieux. Et ça marche. La tournée du groupe est la deuxième en Angleterre en 2006 après celle de... Robbie Williams, qui, je le rappelle, n'a pas inventé le sirop, ce qui est dommage puisqu'un des membres se nomme Jason Orange, mais non. Jason Orange n'a d'ailleurs pas inventé le téléphone, hein.

L'album Beautiful World sort en novembre 2006, et boum, Take That se retrouve en première position des charts. Bon, vous me direz, en France on y arrive déguisé en poule, d'accord. Mais quand même. Les Take That version adulte ont apparemment séduit l'Angleterre, et réussissent des records de vente, aussi bien en DVD qu'en CD qu'en téléchargements qu'en canette de boisson qu'en pâte à modeler. Les Take That sont grands maintenant, ils chantent sur des rochers, ils écrivent leurs propres chansons, c'est le vent qui vient sur eux, dans leurs cheveux, et non plus le contraire, bref, les Take That sont BEAUX.

Alors forcément, ça donne envie à d'autres, hein. Voilà donc les All Saints qui débarquent. Les All Saints, ce sont quatre filles dont on a subi les titres de 1996 à 2001. Et puis plus grand chose, des tentatives de reformations, sans grand succès. Mais là, ça marche pour les Take That, donc youpi, ça remarche aussi pour les All Saints, avec la sortie en 2006 de l'album Studio 1. Le premier single Rock Steady se classe même numéro 3 en Angleterre. Tu vois le genre ? Si ça marche, pourquoi se priver. On pourra toujours nous faire le coup du "oui mais la musique nous manquait", après tout, c'est vraiment pas le plus important, c'est pas la destinée d'un chanteur qui fait un tube, ça se saurait. Maintenant, reste à savoir combien de temps ça va durer. Pas sur qu'un nouveau revival dans dix ans soit possible. En revanche, on n'est pas à l'abri d'autres retours... Les Spice Girls essayent depuis longtemps, enfin c'est ce qu'on dit puis on dit plus. Je vous dis, on n'est pas à l'abri !