D'entrée, on attaque avec un titre plutôt energique,
Attack 61, à base de batterie imposante, de basse en avant et de voix en puissance. On garde sensiblement la même recette pour
We Rise, avec un chant un peu plus calme mais toujours soutenu par une lourde batterie (ouais enfin c'est pas du métal quand même, faut pas déconner). Ces deux titres sont assurés par Chris Corner lui-même, et ce sont les deux seuls avec
The Clash, qui, dans la même veine que Attack 61, apporte son lot d'harmonies sans oublier le rythme omniprésent.
Si les autres titres "inédits" de la bande originale sont aussi signés Chris Corner, il fait appel d'autres voix, comme Sue Denim pour les mélodies plus douces comme sur
Girl Talk ou
You're The Conversation (I'm the game). La première fait jouer une voix cristalline sur une partition de piano, pour une chanson vraiment aérienne (c'est le cas de le dire, ah ah). La deuxième joue également sur la finesse de la voix de Sue Denim, les guitares éléctriques entêtantes en plus. Deux titres assez imparables, autant dans leur progression que dans la production, portés par une voix impeccable. You're The Conversation, I'm The Game est reprise en fin d'album dans une version dite originale, qui s'avère être une version minimaliste, écourtée et surtout épurée de toute guitare électrique.
Pour
Sugar Jukebox, Corner fait appel à D-ManiX pour une composition dans la lignée des premières de l'album : musclée, presque hurlée, mais toujours energique dans le bon sens du terme. Sue Denim fait également une apparition sur
Gonna Wanna, où elle joue elle aussi à l'hurleuse effreinée. Enfin,
14th of July est un instrumental soigné toujours aussi gentillement bourrin.
La bande originale est donc complétée de titres empruntées à certains artistes, dont le (très) réussi slow
The Crawl de Placebo, où Molko n'en rajoute pas et se contente de chanter - on appréciera. Histoire de dynamiser tout ça,
Cockpit Inferno de Ghinzu fait également partie de cette bande originale (et qui n'est pas nécessairement le meilleur extrait de Blow, l'album du groupe belge). Nos amis Thirteen Senses (dont vous pouvez voir la critique de l'album
The Invitation ici) viennent nous saluer avec
Into the Fire, chanson du générique final (j'ai pas vu le film, mais je me suis renseigné - quel boulot). Enfin, on remarquera le superbe
Heaven ("is inside you" selon la pochette), pleine de voix trafiquées chères au groupe, des gadgets électroniques mais toujours utilisés à bon escient, avec le petit sentiment planant (ah ah jeu de mot) qui va bien, qui donne des ailes quoi (c'est festival).
En définitive, cette bande originale est plutôt placée sous le signe de la chansons
punchy à base de guitares éléctriques en force, poussée par une batterie omnipresente, mais bien modulée par les quelques morceaux lents, qui loin de tomber dans le stéréotype du slow à deux balles pour film français navrant, créant une atmosphère qui nous ferait presque décoller (alors là moi je dis que c'est le jeu de mot de l'année).
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