Reformation éphémère d'un groupe sous-estimé et pourtant un des meilleurs combo de rock hexagonal des années 80-90, j'ai nommé Les Thugs. Groupe angevin avec 15 ans de carrière, 9 albums et un double best of, Les Thugs ont la particularité d'avoir été le seul groupe français à avoir signé chez Sub Pop, fameux label américain qui a lancé Nirvana ou encore Soundgarden, ce qui explique aussi leur popularité plus importante aux Etats-Unis que chez nous.
Séparés en 1999, le groupe s'est vu proposer par Sub Pop une date pour le festival des 20 ans du label à Seattle en juillet. Quitte à ne pas se reformer, le groupe a donc décidé de faire une mini tournée française, le « no reform tour », qui passait par la Maroquinerie les 12 et 14 juin dans le cadre du festival Maroq n'roll. Etant un très grand fan du groupe et ne les ayant jamais vu sur scène, je me suis précipité sur l'occaz, surtout que cette reformation sera sans lendemain, d'où le titre de la tournée...


Arrivée donc à la Maroq' vers 19h30, l'un des deux groupes d'ouverture, les Johnny Boy ont déjà commencé leur prestation, le temps de se prendre une pinte avec mon pote et on va voir ça. Duo tourangeau, chanteur et guitariste avec une boite à rythmes, leur rock bien pêchu à tendance un poil électro est plutôt efficace, les morceaux sont carrés et ils ont la pêche, c'est là une très bonne surprise et j'irai choper leur maxi à la sortie, bravo les mecs !

Je ne m'attarderai pas sur le second groupe, Boogers, un one man band à tendance rock-punk avec des samples. Le bonhomme a le mérite d'avoir de l'humour et de la répartie car ses reprises sont plutôt moyennement accueillies. Personnellement, ce n'est pas trop ma tasse de thé, je retiendrai seulement une version rock du Get Up Stand Up de Marley plutôt originale.

L'impatience commence à se faire sentir dans la salle entre les fans de première heure et des plus jeunes, j'aperçois même Shultz des Parabellum. Pendant ce temps-là sur scène, Christophe, le batteur des Thugs, installe peinard sa batterie, c'est aussi ça la maroquinerie.

Lights off, les quatre compères arrivent tranquillement. « Salut on s'appelle Les Thugs on viens d'Angers et on très heureux de vous retrouver » et ils débutent les hostilités sur As Happy As Possible, c'est un peu le sentiment qu'il se dégage à ce moment, on est heureux et on va s'en prendre plein la face.
Le groupe retrace sa carrière à la perfection, les morceaux s'enchaînent à une vitesse fulgurante, très peu de blabla.
On retient entre autre Waiting, Dirty White Race, IABF, I Need You, le fameux Papapapa, Biking, I Love You So...



C'est en tout une trentaine de morceaux tirés d'à peu près toute leur discographie que le groupe nous offrira ce soir, le public est conquis et ça se voit, ça se sent, on sait que nous sommes des privilégiés car c'est probablement là leur dernier concert parisien, en espérant que je me trompe.

Après deux rappels (avec entre autre Allez Les Filles ou encore la reprise Moon Over Marin des Dead Kennedys). Les lumières se rallument... pour finalement s'éteindre une dernière fois. On ne peut pas les laisser partir comme ça et ils nous gratifieront d'un dernier rappel, avant de partir comme ils sont venus, de manière sobre mais en ayant tout dévasté sur leur passage.

Vidéo prise à Bègles :


Ce fut pour moi l'un des meilleurs concerts de rock auquel j'ai pu assister, pas de chichis on balance la sauce et le reste on s'en fout. La France peut se ramasser à l'Euro moi je m'en tape j'ai vu Les Thugs !